mardi 12 mars 2013

Tempête de neige au bord de l'eau


Saint Malo, le 12 mars, minuit vingt

Le vent souffle sans discontinuer depuis hier soir. Après une grosse journée de pluie, accompagnée de coups de tonnerre, la température a chuté. Samedi, je passai l’après midi à tailler les rosiers en bras de chemise. Dimanche, je rentrai du bois pour approvisionner la cheminée. Les mauvais augures annonçaient des chutes de neige. Je n’y croyais pas et rejetais ces divagations, pourtant soutenues par Météo France. Cet après midi, pourtant, alors que je m'aventurai à l’extérieur pour effectuer quelque tâche ménagère, je sentis les coups plus durs de la pluie qui se mélangeait de grêle. Il ne fallut pas plus d’une heure pour que celle-ci laisse place à une véritable tempête de neige. Revenu dans mon bureau que j’avais pris soin de chauffer auparavant, je contemplais la transformation du paysage.



Les grandes fenêtres d’atelier permettent à mon regard d’embrasser en enfilade la Sainte Barbe - l’atelier de Séverine - la maison dans son ensemble et au dernier plan, the Watchman, entouré du grand tilleul et du mimosas. Celui-ci est en train de perdre ses dernières boules, à mon grand dépit, puisque j’en vois à tous les coins de rue, encore resplendissants. Tout devint blanc. C’est peu dire que nous ne sommes pas habitués à cela. Passe encore pour le vent, quoiqu’avec cette force, il arrive généralement du sud ouest. Là, on sent la brise glaciale de la mer du Nord qui nous assaille en direct du nordet. Brrr ! Ainsi, le vent transporte les flocons, les balance en tous sens, dans un tourbillon de particules blanches, secouant dans le même temps les arbres et les bambous, ensevelissant les pousses des pivoines. Pourvu qu’elles ne prennent pas froid.
En fin d’après midi, je dois me rendre dans une station service afin de remplir mon réservoir. Le Defender pourrait devenir très important demain. Délaissant derrière moi le parc de la Briantais, je déboule sur le boulevard de la Rance et constate, qu’à l’instar des collégiens et lycéens à qui on a demandé de quitter l’école dès ce midi, les travailleurs quittent leur lieu de travail en masse. Les voies de sorties de Saint Malo sont bouchées, les véhicules à l’arrêt. Dès qu’une côte se présente, j’assiste à des patinages, des glissades, dont certaines se sont fatalement terminées par des froissements de tôle. (le vent gronde toujours dehors et comme toujours, j’appréhende le grand “crac !” d’un arbre qui tombe). C’est la première fois que j’assiste à une telle pagaille dans cette petite ville.
Une ambiance légèrement cataclysmique qui sonne comme le début d’un roman ou la reprise d’un blog.

Je vais reprendre la lecture de “L’art français de la guerre”, le Goncourt 2011. Le livre m’a intrigué lorsqu’une cousine de l’auteur m’en a parlé en des termes retenus. Ils m’ont fait penser à certains commentaires sur les “Bienveillantes”, proférés par des lecteurs n’ayant pas lu le livre. Et je suis maintenant dedans. Encore un achat effectué chez mon marchand de tabac. Un seul présentoir, et déjà pas mal de bouquins trouvés dessus, dont je garde le souvenir; ce qui n’est pas si mal. Ce pourrait même être mon premier critère d’appréciation, tant il est vrai que ma pauvre mémoire ne retient que très occasionnellement le titre et même le contenu des lectures qu’elle engrange. Je jalouse toujours les uns et les autres, capables de sortir des tirades ou de raconter une histoire.

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