jeudi 20 février 2014

Haputale, apres Arugam Bay... Les plantations de the apres les rizieres et les vagues








White Monkey Dias Rest, Aputhale

Réveil surpris par le tambourinement de la pluie. On s'y attendait un peu. Les paysans de Potthuvil, la bourgade au nord d'Arugam Bay, où nous venons de passer trois jours, nous avaient prévenu : les moissoneuses balayaient les rizières pour que la récolte soit effectuée avant les pluies. Nous y sommes.
Mais surtout nous avons quitté le luxe d'une hutte en bois sur la plage pour nous retrouver dans les reliefs montagneux couverts de plantations de thé. De notre guest house, perchée à flanc de colline, nous apercevons les tea factory de Lipton. Notre regard porte à des dizaines de kilomètres, vers le sud, en direction des plaines.
Hier après un trajet de quelques heures en bus, heureux de renouer avec la route, nous avons découvert ces majestueux paysages, envahis de silence, parcourus d'une variété somptueuse de vert et d'une géométrie dessinée par les théiers, les arbres qui semblent marquer les parcelles et le relief souvent abrupt.
Nous sommes rassasiés de mer et de soleil, de farniente et de poissons grillés. Théodore a pu s'adonner au joies du surf, et nous à celui de longues baignades accompagnées de beaux coups de soleil.
Je remercie Catherine, rencontrée à Trincomalee, qui nous a donner cette adresse. C'est un lieu parfait pour passer quelques jours en dehors du temps et des tracas des hommes, en compagnie de quelques amis pour des retrouvailles promises depuis des mois à Saint Malo. Une belle joie que nous savourons au long de longues promenades, dans la contemplation des paysages somptueux et féeriques, assis sur la terrasse.


Faute de connexion et de temps, je dois renoncer a poursuivre ce petit recit. Je laisse quelques photos 


 














 La plage d'Arugam









La peche a l'epervier au coucher du soleil. On la retrouve partout mais c'est toujours un spectacle entre le geste du pecheur et le deploiement de son filet





On cherche les intrus dans le bus qui nous amene a Haputale. Encore une belle balade au rythme des musiques locales, du spectacle sans cesse renouvele de la campagne et de ses odeurs fleuries. La nature a un parfum enivrant ici.




En faisant du stop pour descendre au village apres avoir descendu une partie du chemin 





Farina aux fournaux, en train de faire cuire le rice and curry du soir. Ce soir, c'est a mon tour pour deux recettes de confitures... j'essaie la cuisson au feu de bois


samedi 15 février 2014

Tombés sous le charme du Sri Lanka à Sirigiya


Lakmini Lodge, Sigiriya

Je rends grâce à cet italien rencontré à Trincomalee, qui m'a si facilement convaincu de modifier nos projets, à la dernière minute. Nous terminons un séjour de trois bonnes journées dans un paradis. 


A Mihintale, déjà, nous nous étions réjouis des paysages splendides qui nous étaient offerts, du calme et de la sérénité que nous y avions trouvés et de la présence de Bouddha. Cependant, nous étions encore sur des sentiers très balisés du tourisme,avec tous les travers que cela occasionne dans les échanges avec les uns et les autres.





C'est donc sans plus de regret que nous nous étions mis en route pour Trincomalee. On ne se refait pas : l'appel de la mer résonnait. Nous constatâmes à nouveau les efforts soutenus pour reconstruire les infrastructures routières, même si nous dûmes nous affranchir de plusieurs portions de voies réduites à de simples pistes, au son du dub local, gonflé de bass dans les enceintes du bus.




Le Regish Guest House, sise à coté du French guest house, nous offrit les deux dernières chambres disponibles, qui donnaient directement sur la plage. De mon lit, la nuit, je pouvais contempler les lucioles dans la baie, constituées par autant de bateaux de pèche.



Entre 4h du matin et le lever du soleil, ceux-ci ramènent leur prise, essentiellement du thon et de la bonite, parfois du requin, ou de gros calamars. Il faut dire que leurs palangres, de presque 3 km, sont composées d'hameçons destinés à tenir des poissons de plus de 100 kg





Le contact de ses hommes est toujours aussi agréable. Francs, simples, et sans arrières pensées. On se lie facilement, et je m'imagine rester là avec eux, à partager ce quotidien...

Avant le breakfast, nous assistons à la pèche au filet de la plage. Trois fois par jour, une vingtaine d'hommes sont mobilisés pour ce labeur dont le spectacle est toujours agréable.




Ici, nous sommes revenus en territoire tamoul. "Namaskar" et "Nandri" comme autant de reprises de nos semaines au Tamil Nadu. Mais, des fils de barbelés de ci de là, une pauvreté qui se remarque à la maigreur des étals autant et encore plus dans la variété des marchandises dans les magasins révèlent une bourgade qui n'st pas encore désenclavée; si Trincomalee est appelée a (re)devenir une station balnéaire attractive, nous en sommes encore loin. Impossible de trouver un antimoustique ou une crème solaire. Un petit supermarché offre pourtant du papier toilette. Finalement, on réalise vite, en ayant d'autres références, que les sourires et l'accueil sont encore malaisés et gênés. 
C'est une barrière que l'on devine, l'affirmation d'une identité révélée par quelques mots d'une langue que l'on ne doit pas parler trop haut. A l'inverse, lorsque l'on rencontre un cinghalais, la fierté s'affiche, sans timidité.



Ainsi, nous ne regrettons pas Jaffna. C'était un souhait, rendu encore plus possible par la rencontre d'un homme avec lequel j'avais sympathisé et qui aurait pu nous introduire. Mais si le site est mythique, la morosité, la peur et les séquelles de la guerre sont apparemment omniprésentes et nous ne sommes pas là pour un reportage, avec la suspicion que cela comporte encore de se rendre là-bas. Aussi, malgré la qualité de l'eau, de la plage, autant que la modicité du prix des prestations, nous savons que nous avons encore beaucoup à découvrir. Nous devons retrouver des amis dans le Sud d'ici quelques jours, et nous comptons faire une étape avant. Comme nous ne sommes pas d'emblée attirés par les sites touristiques, nous envisageons un repli vers Kandi, grosse ville à mi parcours.
On se perd à nouveau dans le guide, avec l'espoir qu'un nom ou l'évocation d'une région ne suscite le désir. Ainsi, pendant des heures ce fut Kandi, avant que je ne rencontre Sergio, un fin connaisseur du pays. Il évoque Sigiriya, renommé pour son palais perché sur un rocher; l'une des plus grosses attractions de la région. 





Mais c'est aussi un petit village, qui ne pâtit pas des flux de touristes qui ne font que passer dans la journée. Pourvus de l'adresse d'une guest, nous arrivons à la station de bus. Un dernier coup de fil confirme la disponibilité d'une chambre que je réserve. Et, au lieu de prendre le bus, nous nous laissons tenter par le trajet en rickshaw. Plus de 100 km : c'est une nouveauté ! Relativement inconfortable mais avec le plaisir de pouvoir s'arrêter quand bon nous semble, et pour un prix raisonnable. 






Au Lakmini Lodge, l'accueil est formidable. Notre hôte se met en quatre pour que nous soyons bien occupés, attentifs à nos attentes. Ainsi, il comprend vite que nous ne sommes pas là pour le palais, mais pour profiter de la nature, des paysages, et des hommes qui l'habitent.
Ainsi, il nous propose l'ascension d'un second rocher, au pied duquel résident quelques moines auprès d'un temple vieux de 1500 ans, creusés à même la roche. Nous y retourneront à deux reprises, notamment ce matin pour assister au lever du soleil. Spectacle grandiose de la jungle qui se réveille, une heure de contemplation et de méditation. Bonheur !
Des marches dans la nature, à la rencontre des paysans et des rizières...






La ballade en éléphant, classique, mais toujours un plaisir pour les enfants...
Nous serons passés à coté des deux grandes attractions de Sigiriya : la visite du rocher et le safari, qui consiste en une demi journée de jeep pour aller cotoyer, au milieu de dizaines d'autres véhicules, des gros troupeaux d'éléphants sauvages.






Non loin de la maison, une réserve d'eau nous offre un lieu de baignade insolite. On s'attend juste à se retrouver seuls pour un petit bain, et l'on découvre finalement que des paysans du coin y viennent aussi pour une lessive ou pour se laver. Les femmes se dénudent et revêtent une sorte de pagne, s'en s'offusquer de notre présence. Les petits poissons mangent nos peaux mortes dans l'eau, sans que l'on ait à payer pour ça, comme en Thaïlande ou au Cambodge.





Nous quittons Sigiryia en ayant tous le sentiment d'avoir découvert l'un des beaux visages du Sri Lanka, comme une petit coin de paradis. Nous aurons tous l'envie de revenir ici. De belles rencontres ont en plus marqué ce séjour, dont certaines ne seront pas sans lendemains - ultime magie du voyage, quand on sait que ces souvenirs sont partagés. 
Quelque chose s'est passé ici. Nous avons fait un grand pas dans notre ouverture à ce pays, avec l'impression que ce pays a beaucoup de simplicité, d’honnêteté et de douceur à offrir. On comprend mieux, tout à coup, l'attachement de certains à Ceylan, comment on peut en tomber amoureux. 
Une nature sauvage (en me promenant l'autre soir, des personnes se sont arrêtées pour me dire de faire attention aux éléphants sauvages, qui peuvent traverser la route et vous bousculer; Théodore qui manque de marcher sur un scorpion; les varans qu'on croise un peu tout le temps) ; des paysages somptueux très accessibles; toutes ces plages; partout des jardins et une culture de la propreté qui tranche avec les images de l'Inde....

Les sacs sont presque bouclés, la route nous appelle (en Rickshaw pour 350 km !!!)










samedi 8 février 2014

Ayubowan ! changement d'ambiance


Anuradhapura, Lake View Guest House, le 8 février

Petit run pour se remettre en jambes depuis Pondi. Retour à Madras d'abord directement vers Triplicane road, que nous retrouvons avec un grand plaisir. Cette ville me manque déjà.






Peu de tourisme ici, semble-t-il. Et c'et tant mieux. On se sent un peu privilégiés; de ne pas avoir à négocier chaque course de rickshaw ou pour tout autre achat.
A peine quitter, l'Inde nous manque déjà !



Avec tous ses visages, malgré la saleté, la puanteur parfois, mais avec ses sourires, ses surprises innombrables. Comme dans d'autres pays, on trouve toujours ce qu'on cherche, souvent sans avoir su que nous étions en quête...



Nous nous plaisons à faire le compte de toutes nos habitudes, comme de tous les types d'échoppes de rue où nous nous plaisons. Les tea stall figurant en bonne position, ceux-ci étant des lieux naturels de rencontres et d'échanges.




Dernier Ghee Roast Dosa pour Marguerite... sous les yeux de sa maman (bien rétablie !)






Ayubowan Sri Lanka !

Ce n'est donc pas sans une certaine appréhension que nous scrutons les rues de Colombo à notre arrivée, pour y déceler les indices qui nous permettrons de nous repérer. De multiples traits nous révèlent très vite que nous ne sommes plus dans le même pays : l'apparence des personnes, et des femmes d'abord dont beaucoup portent des jupes, et plus seulement des saris; la présence militaire et policière, qui va avec (peut-être) une propreté des lieux à laquelle nous ne sommes pas habitués. Sitôt arrivés, nous orientons notre première sortie dans le quartier de Pettha. Là se concentrent les gares routières et ferroviaire, le centre commerçant et les grands marchés de Colombo. Les rues sont étroites et encombrées, les façades défigurées par les enseignes en néons; les allées marchandes plongent dans les couloirs des immeubles sans que l'on puisse savoir ce que l'on y trouvera. Nous nous régalons de nouveaux snacks; nous redécouvrons toute la variété de fruits qui fait la saveur des pays tropicaux. 
Nous nous étonnons de voir autant de belles voitures, et beaucoup de Defender, qui équipent l'armée. C'est un trompe l'oeil, bien sur, et très vite, quelques discussions me ramèneront à une plus juste perception des choses : nous sommes dans un pays marqué par un népotisme de première classe : les fruits du développement sont partagés par une petite portion de la population qui entoure le pouvoir.
Très vite, parmi ces discussions, le sujet de la guerre et de la mauvaise paix imposée aux Tamouls arrive sur le tapis. Au yeux de personnes aussi différentes qu'un journaliste (lisez le Monde Diplomatique du mois de mai prochain), d'un habitant de Jaffna, ou d'autres personnes, il semble évident que les termes de la paix imposée par le pouvoir ne saurait éviter, si elle est maintenue ainsi, de nouveaux heurts.










Quoi qu'il en soit, nous décidons de quitter rapidement la capitale pour commencer notre exploration de l'ile, malgré la qualité de notre hébergement, situé dans l'un des beaux quartiers de la cité





Il faut s'armer d'un peu de patience, se doter d'une solide résolution pour trouver le bon bus (pas forcément celui sur lequel est inscrit la destination, et vosu ne pouvez savoir pourquoi, ne parlant pas le cinghalais) et supporter ensuite la chaleur suffocante du bus, en attendant le départ. Commence ensuite un périple marqué par des arrêts au gré des passagers ramassés au bord de la route, par les coups d'accélérateurs et les exclamations des compagnons du chauffeur sur ces prouesses et les risques de collision évités, comme sil s'agissait de vrais faits d'armes. 



Anuradhapura, new bus station. Stop !
Première obligation : trouver la guest house au meilleur prix. Ceci fait, on se jette sur le rice and curry, le plat national, qui ressemble à s'y méprendre à un thali. Pour le moment, aussi bien ici qu'à Colombo, nous nous sommes régalés. 
On hésite à entreprendre la visite complète du site historique, chère pour nos maigres ressources compte tenu par ailleurs de l'intérêt mitigé que nous portons à ce genre de tourisme. Malgré tout, avec  l'aide d'un tuktuk avisé, nous passons entre les mailles du billet pour explorer une bonne partie du site. 
Sans regret : nous sommes ébahis par la piété qui règne dans la foule qui se rend au pied du Holy Tree, un banian vieux de 2500 ans. Ce serait le fruit d'une bouture amenée par l'un des disciple de Buddha, issue de l'arbre sous lequel ce dernier, Siddhartha, a eu sa révélation. Sérénité et calme malgré le nombre, peu de touristes et beaucoup de pèlerins, pour lesquels ce lieu figure parmi les plus sacrés du bouddhisme. Tout ce petit monde est habillé de blanc, hormis les moines bien entendu. Nous sommes ravis et contents de n'être pas passés à coté de ce moment. Un beau souvenir !




Théodore prend le guidon du tuktuk pour nous emmener d'une Dagoba à un temple, ou aux jardins royaux... Fier comme Artaban !











Changement d'ambiance





A venir, les photos de Mihintale, autre lieu historique, qui a clôt de façon magique ce passage dans la région. Demain, direction Trincomalee, ses villages de pécheurs et la pause travail scolaire.


lundi 3 février 2014

Bye bye Pondi !

Gingee Sailai, le 2 février. 8.50 PM



Je suis souvent le dernier à fermer la porte, en quittant la maison. A mon tour, j'enfile mes sandales, et je rejoins la troupe dans la rue, devant le canal. Nous le longeons, passant très vite devant une vieille maison tamoule. Là nous croisons deux femmes que nous saluons désormais systématiquement. Parfois, elles arrêtent un marchand ambulant ou, comme cet après midi, avec la famille au complet. Nous traversons ensuite le canal pour continuer notre chemin en direction de la rue de Bussy. Nous nous sommes plusieurs fois arrêtés chez le tailleur, afin de commander, prendre livraison ou pour retoucher les robes, jupes et autres bustier. Nous arrivons enfin au grand carrefour. La circulation devient plus dense; surtout les bus aux klaxonnes puissant, bruyant de musique et de regards intenses, ajoutés au rickshaws collectifs (version qui peut accueillir une bonne quinzaine de personnes dans le volume d'un petit triporteur), 
et tous les klaxonnes qui d'un seul coup se réunissent pour manifester l'arrivée dans le coeur de la ville. C'est notre premier arrêt, systématique. Au corner pour un idli, un vada, un samosa ou un tchaï, et à l'épicerie (3 m² au plus) pour acheter ses chewing-gums à Marguerite. On fait le point. Et on embraye. Nous laissons la rue du Capitaine Marius Xavier sur notre droite et prenons la suivante, juste après le "Juice Wagon", où je n'ai jamais vu personne. C'est Mission Street (Rue de la Cathédrale), l'une des trois rues commerçantes principales avec Nerhu Street et surtout Gandhi Street qui lui est parallèle.
Nous avons abdiqué depuis plusieurs jours devant la force de l'habitude et du plaisir. Nous ne pensons qu'à une chose, en tout cas pour Hortense, Théodore et votre serviteur : longer la Cathédrale dont nous ne comptons plus le nombre des offices, pour passer la porte du Surguru. Un pur restaurant végétarien, simplement succulent. Nous  ne sommes pas dans une cantine, loin s'en faut. En quittant la rue, on longe un assez long couloir qui débouche sur un petit jardin et on pousse la grande prote vitrée. Ici, pas le "cash counter" proche de l'entrée avec un propriétaire, souvent sur une estrade, qui compte ses billets devant une triplette de figures de Dieux trônant sur un hôtel plus ou moins garni. On est frappé par le silence qui règne dans cette grande pièce à l'allure presque industrielle, du fait de l'énorme tuyau de ventilation qui la traverse de part en part suivant un plan incliné. Le ballet incessant des serveurs, maîtres d'hôtels et "débarrasseurs - nettoyeurs" frappe par son activité et la marque de l'uniforme.
De tous ceux qu'il a gouté, les masalas dosa du Surguru ont été décrétés comme les meilleurs par Théodore. Marguerite finit son Ghee Roast Dosa sans s'arrêter, fait quasi unique ! Quant à moi, je me régale d'un paneer 65, d'un paneer butter masala, d'un gobi manchourian ou d'un palak, mangés avec quelques chapatis. L'eau nous est servie en continue par une mokta (cruche) en inox qui semble ne jamais vouloir se vider. Après nous être lavés les mains à l'issue du repas, lequel s'est souvent achevé par des glaces très appréciées, nous nous jetons littéralement sur les anis enrobés qui désaltèrent des saveurs fortes des épices.
Et nous sortons, repus, retrouvant l'excitation de Mission Street. Au carrefour suivant, avec Nehru St, le supermarché Nilgiris. J'attends devant, sirotant un excellent lime sweet juice soda. Les rickshaws wallas, garés avec leur engin à chaque carrefour, sont souvent hilares.



Le dimanche, on pousse forcément vers Gandhi Street pour le Sunday Market (plusieurs livres 2nd hand achetés là). Pour nous, ça a surtout été notre chemin pour rejoindre le marché.


Pondi nous a offert le visage d'une ville encore parcourue par des vélos et des motos en majorité. S'il y a une prochaine fois, nul doute que le nombre de voitures sera inversement proportionnel et que la fluidité du trafic autant que ses couleurs auront changé. Mais nul doute non plus que le quartier français avec sa façade maritime sera préservé, ce qui laissera une belle langueur à cet endroit.

Je n'ai pas parlé d'Auroville, le fameux ashram, mais nous n'y sommes pas allés. Cependant, à voir les boutiques et les différents complexes détenus par cette institution, on a parfois le sentiment qu'ils tiennent la ville.








"Les Oiseaux"

Si les chiens sont partout en Inde, dans celle que nous avons côtoyée, l'omniprésence des corbeaux l'est moins. Car c'est l'impression qui domine ici. Elle ne s'est pas imposée immédiatement, mais une fois qu'on les regarde, on les voit partout. Malgré la fascination que j'éprouve pour leur intelligence sociale, je n'ai évidemment pas pu prendre le temps de les étudier. Chaque famille est structurée à un degré de complexité qui na rien à envier aux humains. Chacune d'entre elle développe son propre langage, sur un territoire donné. De fait, si on tend l'oreille, on découvre une variété infinie de croassements.
Ils sont fuselés, débrouillards et beaucoup plus racés que les pigeons qu'on trouve dans nos villes. 











Ce soir, veille de notre départ, Hortense et Théodore se sont emparés de la cuisine. Je les ai accompagné pour faire les courses ce matin, ce qui nous a permit d'effectuer un dernier tour de marché. C'était aussi bien qu'à Mysore ou Kochi (le big market d'Ernakulam), tels qu'ils restent dans mes souvenirs.
Seules les poissonnières manifestent un caractère difficile et un tempérament qui s'exacerbe facilement. L'intérêt ici encore, c'est que ces lieux sont préservés pour l'essentiel du tourisme et qu'on y croise que très rarement des promeneurs.
















Hier soir, patatras ! Nous sentions bien que la tension baissait et surtout, que l'appétit n'était plus au rendez-vous. Bien que les symptômes se soient limités à ça, il était quand même plus prudent d'aller consulter. Et Re... même topo qu'avec Hortense, avec l'espoir que l'appétit revienne très vite. C'est vraiment désolant de profiter beaucoup d'un coté, en sachant que l'un d'entre nous est à part. Ainsi, Séverine a du s'abstenir de notre dernière sortie au Surguru et surtout de notre journée chez Suriya. La laisser seule à la maison nous a quand même crevé le coeur.
Et demain, au moins 6h de trajet entre rickshaw, attente du bus, la route jusqu'au bus stand de Madras et de là jusqu'au centre.... 
Nous sommes contents de reprendre la route après cette belle pause, un brin nostalgique, déjà, des saveurs indiennes, avant notre arrivée, après demain, à Colombo.
Inch Allah !