lundi 26 décembre 2011

Train Special Express – Bangkok / Chiang Maï, le 25 décembre, 4h





Certains signes ne trompent pas, et notre capacité à nous endormir dans la rue, dans un taxi pendant la course, ou à peine montés dans le train, quitte à se réveiller au milieu de la nuit ensuite, montre bien que nous sommes fatigués. C'est vrai pour nous tous, et surtout pour Séverine qui doit supporter le fardeau de l'organisation de tous ces bagages qui nous encombrent.
Notre alimentation est erratique, au gré des soupes ou assiettes de riz que nous picorons sur un trottoir, sans beaucoup d’appétit, malgré le plaisir que nous y prenons.
Sans doute Bangkok est-elle pour beaucoup dans cet état de fatigue, car après ce long voyage de 27 heures, nous avons trouvé une ville grouillante, pétaradante et polluée. Certes, nous n'avons pas pris le temps de nous poser, ce que nous espérons faire à Chiang Maï; à peine levés, nous avons filé vers Kao San Road, « la rue des routards ». On la trouve dans toutes les capitales parcourues par les travellers. S'y trouvent les agences de voyages, les bars trendies, les musiques actuelles, les salons de massages, les agents de change, les marchands de souvenirs locaux, ici les imitations en tout genre, et bien sur, la faune des backpackers. Ça permet de prendre le pouls et de trouver en seul endroit une foule d'informations. En nous éloignant un peu, nous pûmes trouver une petite cantine de rue ou partager quelques plats avec les employés du coin. Cela nous permit de connaître facilement les numéros des bus qui nous permettraient de nous rendre au marché de Chatuchak. Il est décrit comme l'un des plus grands et diversifié du monde par le Lonely Planet. Et c'est sans doute vrai. On y trouve simplement de tout. Et bondé, évidemment. Mais finalement de peu d'intérêt pour de pauvres chalands n'ayant pas le souhait de dépenser un kopeck afin de ne pas s'alourdir déjà !
Sans doute était-ce une façon de rencontrer la démesure de cette ville, avant tout marchande, apparemment.
Ce soir là, nous trouvons un bon petit restaurant, chez Jenny, non loin de la guesthouse, où nous dégustons de merveilleuses soupe et plats de nouilles sautées. En les goûtant, nous nous rappelons que c'est précisément l'une des raisons qui a motivée notre choix pour venir ici. Sans parler de la profusion de fruits que l'on passe son temps à grignoter, au hasard des roulottes qui les proposent dans la rue : mangues, mangoustans, kakis, oranges, bananes, et j'en passe dont je ne connais pas le nom.

Un petit réveillon qui se termine par la livraison du Père Noël, quelques pacotilles qui ravissent essentiellement Hortense.
Et nous enchaînons par un réveil plutôt matinal avec l'ambition de nous rendre à Ban Baht, un quartier qui réunit les quelques artisans réalisant encore, selon un savoir faire traditionnel, les bols à aumône des moines.
Bien sur, c'est plus facile à dire qu'à faire quand on a pas encore ses repères dans la ville. Mais après quelques péripéties, nous finissons quand même par trouver un Tük tük qui nous y dépose. A 6 avec la poussette, on commence à y être vraiment serrés, mais ça passe encore.
Toujours est-il que le dimanche, c'est jour de repos et que nous resterons sur notre curiosité. Nous reprenons donc notre route en nous faufilant au hasard de petites ruelles, qui nous offrent un spectacle au moins aussi prenant. C'est tout un entrelacs où se trame la vie populaire de Bangkok, à ce qu'il nous semble. Là, dans ces venelles qui dépassent rarement deux mètres de larges, les familles vivent et travaillent ; parfois, nous tombons sur de petits marchés de quartier et, devant leur étal quasi vide, les marchandes nous regardent d'un air placide, avant de se raviser en posant leur regard sur la poussette.
Hortense avait raison de suggérer qu'à défaut de vrai bébé, on aurait pu essayer le coup avec un baigneur, tant il est vrai que la présence de Marguerite nous ouvre toutes les portes. Cela dit, nous avons beaucoup de chance d'avoir une petite fille facile, qui accepte de se laisser prendre dans d'autre bras que les nôtres, et qui a suffisamment d'appétit pour accepter toutes sortes de nourritures.

Ainsi, je pensais m'être perdu en cherchant la direction de Chinatown. Nous avions finalement piétiné dans des sortes de vide-greniers avant que je m'en remette à Saint Christophe. Alors que la troupe parcourait un magasin rempli de milliers de pochettes, je fus abordé par deux jeunes filles, sans doutes en pitié devant ce touriste aveuglé par sa carte. Quelle ne fut pas ma surprise quand elle m'expliquèrent que nous étions à l'entrée de Chinatown et qu'elles allaient nous guider vers le restaurant de mon choix plutôt que de se perdre dans des explications compliquées par un anglais plus que sommaire. Nous rentrons dans un Chinatown qui, comme il se doit, est encombré. Chaque parcelle de trottoir, même un dimanche est occupé par un vendeur, si bien que nous préférons la chaussée où nous sommes frolés par toute sorte de véhicules. Pour finir cette longue course (trois heures de marche), le restaurant est complet. En attendant, une marchande de beignets vapeur prend Marguerite et la fait manger.
Les autres n'y tiennent plus et nous terminons le contenu de sa marmite. Du coup, nous déclinons les places qui viennent de se libérer au restaurant et nous repartons. Les odeurs, le bruit et la cohue nous happent à nouveau. Les enfants sont ereintés et nous bifurquons pour prendre un taxi dans lequel nous nous entassons pour rentrer au Bamboo.
Il ne nous reste qu'une heure avant de repartir vers la gare. Nous quittons sans regret cette guesthouse au confort plus que sommaire. L'apréhension se tourne maintenant vers notre logement à Chiang Maï, loin d'être assuré après moultes vaines tentatives.

Après une rapide collation au restaurant de la gare, nous montons dans le train. Nous avosn pu changer nos billets pour trouver quatre places dans le même compartiment. A peine installé, Théodore est déjà endormi et les autres ne tardent pas.
Quant à moi, après plusieurs heures de veille au petit matin, je serais réveillé quinze minutes avant l'arrivée à Chiang Maï.

1 commentaire:

  1. Elle est belle cette histoire, c'est le grand saut, let's go Marco...A+ Gilles.

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