Si Phan Don, Don
(île) Khong – 21h30
Prendre ses
cliques et ses claques à 7h00 ce matin pour quitter Paksé fut une
excellente décision. Après avoir pousser quelques portes et
assister à une procession de moines, je trouvai enfin des billets de
bus direction les Quatre Mille Iles... Probablement les derniers
d'ailleurs ; toutes les places assises sont occupées, et
l'allée centrale couverte de sacs à dos. Fort heureusement, nous
serons les seuls, avec deux chinoises, à choisir Don Khong, tout le
reste allant vers d'autres iles.
Situé à
l'extrême sud du Laos, cet archipel qui s'étire sur une
cinquantaine de km, doit son nom au nombre important d'iles et
d'ilots qui parsèment le Mékong, qui peut atteindre 14 km de
largeur ; la plus importante sur ses 4350 km. Ouvertes au
tourisme depuis quelques années, trois iles, essentiellement offrent
des hébergements, du plus rustique jusqu'à la villa néocoloniale.
La plupart des guesthouses sont installés sur la rive est du fleuve.
En descendant du bus, nous comprenons tout de suite que nous venons
d'arriver dans un petit paradis, encore en dehors du temps. Ici, un
seul cybercafé, presque pas de circulation (l'ile sur laquelle nous
nous trouvons est la seule qui dispose d'une route faisant sont
tour). L'activité principale, une fois sorti du village reste
l'agriculture. Certes, on ne prépare plus les rizières avec des
socs tirés par des buffles, mais ils sont encore bien présents.
De nos chambres,
au premier étage de la maison, nous avons une vue plongeante sur
l'un des principaux bras du Mékong, large d'un bon kilomètre. Le
panorama est splendide, même par cette chaleur écrasante, qui, au
fur et à mesure de notre descente vers le sud, devient de plus en
plus écrasante ; au bas mot 35° C. Nous disposons d'une
terrasse ainsi que d'une vaste véranda sur pilotis, sur le flanc de
la rive. En bas, un petit ponton sur lequel viennent accoster des
pirogues de pêcheurs.
Passé 16h, nous
voulons profiter du coucher du soleil et entamons une marche le long
d'un sentier qui serpente le long de la rive. Nous longeons des
maisons traditionnelles, qui nous plaisent beaucoup : montées
sur pilotis, la partie habitable est réservée à l'étage. C'est la
partie propre, qui sert aussi à entreposer les denrées importantes,
comme les réserves de riz. Souvent, nous apercevons les ustensiles
de cuisine sur l'un des flancs, ouvert. Au rez de chaussée, en
revanche, l'espace en terre battue accueille les outils, il sert
aussi d'atelier ; un grand lit-banc fait partie du mobilier.
Tout est en bois, en bambou, ou en métal pour la batterie de
cuisine. La basse cour est composée de poules, d'un cochon, parfois
de pintades ou de canards, d'un ou de plusieurs buffles. Nous
croisons et discutons par gestes avec des gens très simples, mais
avec qui nous prenons plaisir à sourire. Ils s'étonnent tous de
nous voir avec quatre enfants. Nous constatons vite que les
conditions d'accès aux soins (peau, dentition, nutrition) ne sont
pas assurées. De fait, nous sommes loin de la ville et sans doute
dans les régions les plus reculées que nous visiterons. Pourtant,
il faut quand même les considérer comme privilégiées par rapport
aux populations qui vivent dans les montagnes. On garde en tête que
le Laos reste l'un des pays les plus pauvres ; pour le moment.
Nous avons posé
nos sacs pour trois nuits certainement. Demain, excursion en bateau
en direction de cascades et exploration de l'archipel...
bonsoir à tous,
RépondreSupprimerUn bonjour alsacien de natalie et pascal (tante d'isa keraval). Je me régale de votre récit quasi-quotidien et revis le nôtre (c'était il y a presque 10 ans) !! On avait adoré le Laos, la descente du Mékong, Angkor (fascinant)et bien d'autres moments, lieux, rencontres. Vraiment fabuleux de revivre tout cela en plein hiver ! Profitez de chaque instant et bonne route à vous 6. natalie