Les premières phrases
que j'ai lues en démarrant ce périple, je les ai trouvées dans une
revue ramassée dans l'avion. J'ai envie de vous retranscrire
quelques phrases de ce texte, écrit par Sylvain Tesson, in « Le
sens du voyage » :
« Le voyage invite
à conquérir l'essentiel. Le plus court chemin vers soi-même
conduit d'abord autour du monde. Qu'est ce que l'essentiel ?
C'est de ne pas rater notre rendez-vous avec nous-mêmes, avec le
temps, avec l'espace, avec les autres. Voyager offre à s'amender. En
voyage, on se frotte l'âme et le corps. Partir décape. Le mouvement
métamorphose les âmes vagabondes. Voyager inspire. Les tourments
s'évaporent et les pensées affluent. Quand on cherche une idée, ne
se lève-t-on pas poru faire les cent pas ? Vous voilà libres
comme l'air, le temps se dilate. Au retour il vous semble avoir vécu
une existence entière.
En voyage, l'insignifiant
se fait essentiel. Partir, c'est vivre beaucoup. »
En lisant ces lignes,
j'ai à nouveau réalisé la chance que nous avions de vivre une
telle expérience avec nos quatre enfants. Nous sommes exposés au
hasard, à l'inattendu, à l'imprévu ; cela réclame de
s'adapter à chaque instant au lieu et aux situations que nous
traversons. Cela soude la famille en la destabilisant en même temps.
Sortir de notre routine et de nos existences personnelles décuple
nos sensations, nous sort de notre torpeur. Les enfants de leur coté
nous ouvrent les yeux avec leurs regards plein de fraîcheur et de
curiosité sur le monde et sur les gens. Toutes les différences que
nous rencontrons nous incitent à la tolérance, à l'ouverture
d'esprit et leur fait prendre conscience de la beauté du monde. Le
monde est plus proche quand on le parcourt de cette manière, nous
semble-t-il.
Par ailleurs, les enfants
nos permettent d'être accueillis autrement. Nous nous retrouvons
dans une situation de réciprocité ou nous allons autant vers eux
qu'ils viennent spontanément vers nous, via Marguerite
principalement.
Le voyage a commencé
pour moi il y a longtemps avec la préparation logistique : les
vaccins, l'organisation des bagages, les trousses à pharmacie (3
âges différents), et surtout Marguerite. Elle est la plus petite,
mais elle prend le plus de place : baby-cook, pour lui composer
des repas équillibrés et sains, le lit-tente-moustiquaire, les
couches, le lait, le sac à dos, la poussette, sans oublier le
goupillon, les biberons, l'économe, le produit vaisselle, les bacs
en plastique pour stériliser les biberons. Sans oublier tout le
chapitre relatif à la scolarité en essayant de s'organiser pour que
les cartables soient les moins encombrants possibles.
Maintenant, au quotidien,
dès que nous nous déplaçons, il faut réorganiser les sacs, les
ranger et se souvenir de la place attribuée à chaque chose (4 gros
sacs, 5 petits sacs à dos, la poussette et Marguerite...). J'en
perds parfois les pédales.
Heureusement, Marguerite
est très facile : elle dort n'importe ou, même dans les
tük-tüks, elle ne peut passer un repas avec nous sans vouloir
gouter à tout ce que nous mangeons (heureusement la plupart des
plats ne sont pas épicés ; c'est à chacun de le faire à sa
façon). Quelle joie de l'avoir collée à soi toute la journée, et
chacun en profite.
Hortense n'est plus la
petite dernière qui jouissait de cette attention, lorsque nous
étions en Inde. Elle en souffre un peu, s'autant que ses frères la
taquinent sans arrêt. Néanmoins, elle suit sans broncher et ne se
plaint jamais. A Chiang Maï, nous avons tous été nous faire masser
à la prison pendant une heure et elle a savouré ce moment, et
envisage maintenant de devenir masseuse.
Théodore est sans doute
le plus sensible à l'inconnu et aux mousqtiques. Heureusement, plus
de peur que de mal : on pensait être attaqué par des hordes,
mais pour le moment, rien du tout. Il est tranquille et souriant.
Quant à Edgar, il a
enfin décroché de son environnement pour se reconnecter avec
lui-même et profiter pleinement de ce voyage. Ce qui nous réjouit
pas mal. Il fait des progrès en anglais : hier soir, il
s'atablait avec des chinois au marché pour déguster son plat et
répondre aux questions de ses voisins.
Tous nos sens sont en
éveil. C'est d'abord et avant tout notre vie de famille qui en est
le centre, cependant, nous sommes ensemble focalisés sur les
découvertes culinaires. On nous interpelle très souvent sur deux
choses : les locaux sont étonnés de nous voir avec quatre
enfants, et les voyageurs, de leur coté, nous demandent quel effet
ça fait de voayger avec cette meute. Juste une réponse : que
du bonheur, et je suis très fière. Le rythme de croisière est
pris, en espèrant que le voyage se poursuive aussi bien.
Bien heureux de revivre ce voyage avec vous. Vous lire est un véritable plaisir !
RépondreSupprimerKeep going and let it loose...
Meilleurs voeux de Sylvie et Kim