Villa Manoly, Vendredi 13 - 14h

Poussière, poussière... quand le bitume s'efface, la route devient une piste caillouteuse et poussiéreuse. Les bas cotés deviennent uniformément rouges et nous nous demandons pourquoi et surtout comment, les gens peuvent rester vivre en mangeant cette poussière, levée par tous les camions, autobus et 4x4 qui font le trafic entre le nord et le sud du Laos.
Je ne me couche pas sans avoir établi un ordre de marche pour quadriller les abords du centre ville afin de trouver une maison qui pourrait nous accueillir pour la semaine à venir. Mes craintes sont néanmoins réelles de devoir faire des compromis.
Afin de prendre des forces, nous commençons néanmoins par un bon Phô, la soupe de nouilles quotidienne. C'est bien, mais le goût un peu trop aseptisé; je ne pense pas qu'on y revienne.
Nous longeons Th Samsénéthai, l'une des grandes artères parallèles au Mékong, sur laquelle donnait notre hotel. Nous avons pu nous rendre compte que la circulation y était assez intense, y compris la nuit... Nous prenons les perpendiculaires à cette avenue, en essayant de trouver les ruelles dans lesquelles pourraient se nicher des guesthouses, "à l'allure de pensions de famille dans une vieille maison coloniale avec un grand jardin tropical ornée d'une belle piscine pour un prix très doux". Nous retenons une première maison, effectivement très calme, à coté d'une école maternelle. Pas de wi-fi ici, mais aucun mot en anglais ni en français, à croire que le lieu n'est fréquenté que par des laotiens. Plus loin, les garçons sont séduits par l'Asian Pavillon Hotel, un lieu rendu mythique par John le Carré, dans l'un de ses romans. Dans les années 60 et 70, s'y croisaient des individus louches et autres agents secrets, ce qui en faisait d'un des hauts lieux de Vientiane. Il est resté dans son jus, et à voir le nombre de clés sur le panneau, on ne devrait pas avoir trop de mal à négocier; mais ici, pas d'extérieur, si ce n'est directement sur le boulevard. Le hall est vaste, mais c'est un hall d'hôtel... On laisse tomber.
En poursuivant notre route, nous croisons quelques maisons qui auraient pu devenir des maisons parfaites, mais qui sont passablement défraîchies, avant d'être rasées ou rachetées par des entrepreneurs qui leur redonneront le lustre qu'elles devraient avoir.
Je rêve un peu...
Pendant ce temps, le soleil commence à chauffer l'asphalte, les gaz d'échappement sont plus difficiles à supporter, et le temps limite pour le check-out de notre chambre bientôt à son terme. Il faut nous décider. Je veux pourtant finir mon plan de route, et suivre mon instinct. J'aurais trop mal au coeur à me dire que nous nous sommes résolus à un compromis alors que non loin de là, la maison de nos "rêves" nous attendait. Je finis donc seul dans cette petite ruelle, longeant le Vat Si Muang (la proximité d'un temple faisait aussi partie de mes critères) et me dirigeant vers les berges aménagées du Mékong. Là, je découvre l'horizon de mes pensées, qui me rappelle à Saint Malo : la villa Manoly. Un vaste jardin, une vieille maison, une petite piscine, une grande chambre familiale disponible, un prix sympa incluant le petit déjeuner. Une déco surrannée de meubles provenant tout droit des années 50 et 60; des objets qui traînent ça et là, des planchers en bois rouge, une belle salle commune aussi agréable pour travailler que le salon de jardin... Je suis aux anges lorsque j'interpelle Séverine et les enfants pour leur faire découvrir ce qui ne manquera pas, je le sais, de les ravir.
Nous voilà poser pour au moins une semaine, dans notre petit paradis.
Quel grand chef, notre gendre !!!
RépondreSupprimerFélicitations à tous pour votre dynamisme.
Vive Saint Malo et ceux qui entretiennent un esprit pionnier.
Maurice-Pierre et Maud
bonjour à vous tous
RépondreSupprimerquelle aventure! cela me rappelle les livres de la famille MAHUZIER que je lisais quand j'etais plus jeune et qui m'ont donnés l'envie de voyager comme par exemple guide de peche dans le grand Nord Canadien....
et vous allez peut être faire comme eux :voir le lien ci dessous:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Mahuzier
en fevrier on va se rapprocher de vous car on part en Inde du sud(sans enfants!!!).
bises
gerbold
putain de suspens... là je n'en menais pas large ;)
RépondreSupprimerc'est cool de vous lire
bises
Jérôme & Caro